Pour cette 78e édition du Festival d’Avignon, la langue espagnole est à l’honneur. Sur le ring en a profité pour aller à la rencontre d’artistes hispanophones venus d’Europe et d’Amérique latine, présents au Festival.
L’auteur argentin Mariano Pensotti, dans un entretien au long cours, évoque la création d’Une ombre vorace, un spectacle qu’il met en scène en français. Il nous parle de la manière dont la rencontre entre les langues influe sur son travail scénique.
La jeune madrilène Sara García Pereda, qui signe également une mise en espace de sa pièce GRRRL en français, revient elle aussi sur le processus de création d’une langue à l’autre. Son texte, une fable moderne à l’humour mordant, ausculte le patriarcat avec une formidable acuité.
À ce propos, notons que les artistes femmes sont plus présentes dans la programmation du Festival depuis l’arrivée de Tiago Rodrigues : la metteuse en scène espagnole Angélica Liddell fait l’ouverture dans la Cour d’honneur avec son spectacle DÄMON, El funeral de Bergman, dont le surtitrage a été assuré par notre camarade Christilla Vasserot. Il faut se souvenir que, si Ariane Mnouchkine fut la première femme à inaugurer le Festival en 1984, il aura fallu attendre 2023 pour qu’une artiste, Julie Deliquet, se voie à nouveau conviée au Palais des papes.

Et puisque l’actualité nous rattrape, il nous semble nécessaire de donner la parole à l’auteur espagnol Paco Bezerra, dont la pièce Je meurs de ne pas mourir a été censurée dans son pays. À l’heure où le spectre de l’extrême droite plane à l’échelle nationale, le texte de Paco Bezerra, en se faisant le chantre des échos d’hier, vient éclairer notre présent.