Dossier coordonné par Anaïs Heluin
Il est loin, le temps où le spectateur suivait une représentation en langue étrangère en écoutant au casque ou à l’oreillette le texte français, lu par un speaker qui jouait pour l’occasion tous les rôles ! Depuis cette époque lointaine, les technologies ont évolué. Les titres sont désormais projetés au-dessus ou en dessous du plateau, avec un vidéoprojecteur, qui tend à être remplacé par les panneaux led, plus simples d’utilisation. Le surtitrage, tel qu’on le connaît aujourd’hui, joue désormais un rôle clé dans la diffusion internationale des œuvres dramatiques. La Maison Antoine Vitez a largement contribué à mettre en avant cette discipline toute particulière qu’est la traduction des surtitres, ne serait-ce qu’en développant des cycles de rencontres et des ateliers de formation avec les surtitreurs et les surtitreuses de l’association. En 2016, dans la continuité de ces ateliers, la MAV publie un Guide du sur-titrage au théâtre, co-écrit par Michel Bataillon, Laurent Muhleisen et Pierre-Yves Diez, afin de sensibiliser les professionnels du spectacle à l’importance du surtitrage et à la complexité de sa mise en œuvre. Dix ans après cette parution, qu’en est-il de cette discipline, essentielle mais souvent invisible, à la croisée de la traduction et du spectacle vivant ?
Pour y répondre, la journaliste Anaïs Heluin est allée à la rencontre de celles et ceux qui la pratiquent : les surtitreuses et les surtitreurs, dont le rôle dépasse la simple traduction pour devenir un véritable travail d’artisanat, mêlant technique et créativité. Car il s’agit avant tout de traduire un spectacle et non un texte, avec toutes les contraintes que cela suppose.